DEXIMA – INTERVIEW

D’où te vient cette passion pour la musique électronique?

J’ai depuis petit beaucoup aimé tous les tubes où il y avait du synthé, ça m’a vite amené à de la musique où il n’y avait que des synthés. Je n’ai pas un background rock ou rap, même si j’en écoute beaucoup, je suis sevré à la techno.

Ton premier synthé c’était à quel âge?

A 13 ans, un Yamaha PSS-795 acheté à la Redoute !

C’était pas un vrai synthé parce que tu ne pouvais pas modifier les sons, c’était plutôt un piano électronique. Il y avait quand même un joystick “vector synth” pour “mixer” 4 sons existants ensemble et 8 pads pour se défouler !

Puis à 15 ans, 2 platines et un mixer Gemini, à 18 ans une MC-303 et c’est parti …

 

En t’écoutant en live, ce qui saute aux oreilles, c’est ta capacité à jouer avec de belles harmonies.

Autodidacte ou est-ce que tu as étudié le solfège?

J’ai étudié le solfège, assez jeune, sans grande motivation… Ça me gonflait. Aujourd’hui j’éprouve certaines lacunes et ça me fait chier d’être passé à côté, alors je tâtonne. Je me considère plus mélomane que musicien.
 

Parmi les artistes de la scène actuelle, lequel te fais vibrer?

Rodriguez Jr
Je suis admiratif du travail d’orfèvre de Rodriguez Jr.
Sa technique, sa connaissance et intégration de 30 ans de musique électronique. Ses mélodies. Sa finesse.
 

 

Avec quel artiste rêves-tu de jouer?

Je ne rêve pas particulièrement de jouer avec tel ou tel artiste.

Ça me fait marrer dans les bios des djs “à joué aux côtés de” et là, t’as les plus gros noms de la planète… 

On sait très bien que le mec faisait le warm-up parce qu’il organisait la soirée ou jouait sur le deuxième son. En gros personne n’est dupe.
Le name dropping, ça ne fait pas la performance.

 

Quel est ton meilleur souvenir sur scène?

Dans une free party, je jouais avec mon binôme, Eddy.

Sa copine de l’époque avait une théorie : quand les gens sont en transe, ils dansent en ligne.

On était hyper concentrés sur notre live, petite embrouille la veille entre nous, le truc qui arrivait jamais. On jouait sur le dancefloor mais sur le côté, tournés vers les gens plutôt que vers les enceintes (mais on ne manquait pas de son, il devait y avoir 15kws… ) Mon gros kiff, depuis toujours, c’est de jouer au milieu des gens.

Ed & Ludic en live – 1999

On était donc hyper “sérieux”, pour une fois et on sentait qu’on embarquait tout le monde. Soudain, la copine arrive et nous fait lever les yeux de nos machines “regardez ! regardez !”

Et vu qu’on était de côté, on a vu de suite : tout le dancefloor hyper aligné : la ligne de devant, la deuxième ligne etc…. C’était hallucinant…

Il devait y avoir 300 personnes sur le dancefloor. Petit matin.

C’est un bon souvenir ça ?

Pas mal du tout! Et en free donc, quel est le style de sonorités qui sortaient de ce live?

Ce qu’on appelle de la tribe.

Mais avec plein de samples humoristiques. On nous parle encore des lives de Ed & Ludic, ça a marqué pas mal de monde dans la région bordelaise.

On faisait marrer les gens avec nos samples débiles. Celui dont on nous parle encore, 22 ans après : “en orbite, pas de stress”

On peut dire que tu as pris un sacré virage en comparaison avec ce que tu fais aujourd’hui.

Une raison particulière?

Wanderlust, Paris  –  Petite Records Release party

J’ai toujours aimé toucher à tout. En même temps que je jouais en free, j’étais Dj dans un club gay. Vois le grand écart…La scène free est devenue très hardcore musicalement parlant et ça m’a un peu détourné d’elle. J’avais une bande de potes qui étaient très curieux. On écoutait Squarepusher, Bogdan Raczynski mais aussi Adult, Si Begg… Il y avait une telle effervescence !

Avec l’arrivée du Final Scratch de Stanton, on pouvait tout mixer ensemble, on n’était plus obligé de sélectionner rigoureusement les vinyles d’un même style. On pouvait expérimenter encore un peu plus…

Je ne veux passer à côté de rien de ce qui sort aujourd’hui. J’écoute un maximum de choses, tout le temps !

DEXIMA lors d’un live-act de 5H à L’Autre, Toulouse

Quel serait le disque qui te rendrait malade de ne plus avoir dans ton bac lors d’un dj set? 

Sans hésitation, le  R  –  –   de   –  J    F  –  –  k !

Et un  P O  –  E  –     H –  – S  E    SPI –  –  L    T R – B –  (NET –  – RK 23-12)

Un skeud de 1995 que je joue toujours très souvent en after au milieu de productions récentes.

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 Si tu avais l’occasion de t’adresser à la planète entière autrement que par le biais de ta musique, que voudrais-tu dire?

La planète … la pauvre …

Si je fais semblant de ne pas comprendre ta question, je dis “courage” à la planète !

Quelle est la question que tu aurais aimé que je te pose?

On peut s’arrêter là ?

(Après la première question)

Ah ah, merci d’avoir joué le jeu Ludo ! 🙂